Bretagne : des séances de conduite dès 9 ans

Une auto-école de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor, propose d’initier précocement les enfants à la conduite grâce à de vrais cours de code et des séances sur simulateur. Un concept unique en France.

 En plus des cours théoriques sur le Code de la route, les enfants peuvent se familiariser à la conduite grâce à un simulateur.
En plus des cours théoriques sur le Code de la route, les enfants peuvent se familiariser à la conduite grâce à un simulateur.  LP/Solenne Durox

Par Solenne DuroxLe 5 juin 2018 à 10h49

Dans la salle, les visages juvéniles sont concentrés et les réponses aux questions posées par Chrystel Bec fusent. Ce matin, cette enseignante de la conduite et de la sécurité routière donne un cours de code un peu particulier à Timothée, Ylian, Albane, Gaël et Élias. Tous ont entre 9 et 11 ans et passent en revue les règles de priorité, le fonctionnement des feux tricolores, les formes et couleurs des panneaux de signalisation…

Ils font partie des premiers enfants à suivre les séances de baby conduite lancées il y a un mois par Evolution Conduites, une auto-école de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d’Armor. Un concept unique en France.

La formation mêle théorie et pratique sur des simulateurs équipés comme de vraies voitures. « Fais attention à ce que ta ceinture ne soit pas vrillée », explique Chrystel à Albane, 10 ans, qui s’installe derrière le volant. Levier de vitesse, frein à main, clignotants, tout y est. Chaque exercice est précédé d’une explication. « Débraye à fond, accélère jusqu’à 2000 tours/minute et passe la première. » Gaël, 9 ans, en est à sa troisième séance mais rencontre toujours des petits soucis au démarrage… Coût de chaque séance : 50 euros.

«Ils ne savent même pas où se situe l’autoradio !»

Voilà déjà plusieurs années que Chrystel Bec rêvait de donner le plus tôt possible aux futurs conducteurs les bons automatismes. « Aujourd’hui, la formation au permis dure plus longtemps et coûte plus cher qu’avant car les jeunes ne connaissent plus rien aux voitures en dehors des jeux vidéo », explique l’enseignante. Principal problème : le manque de communication dans l’habitacle avec les parents. « Assis à l’arrière, ils regardent un écran ou leur smartphone. Quand on les récupère ensuite, ils ne savent même pas où se situe l’autoradio ! »

La sensibilisation assurée au collège ne suffirait pas à combler les lacunes. L’enseignante a choisi de cibler les enfants à partir de 9 ans, « au moment où ils forment leur identité et commencent à se rendre compte des dangers ». Peut-être un peu tôt pour s’initier aux rudiments de la conduite selon Nicolas Renouard, psychomotricien et ancien moniteur d’auto-école. « Il faut attendre dix ans pour que la plupart des fonctions neuro-psychomotrices soient matures », affirme ce dernier.

La séance terminée, les petits apprentis repartent avec un cahier de jeux sur le code. Même si Élias devra attendre encore quelques années avant la conduite accompagnée, sa maman voit déjà les bénéfices d’une sensibilisation précoce : « Il se rend compte que les voitures peuvent être dangereuses et qu’elles ne le voient pas forcément quand il circule à vélo ou à pied. »

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