Le Télégramme du 04 mai 2018 : “Baby-conduite. Au volant dès 9 ans”

Baby-conduite. Au volant dès 9 ans

Apprendre les règles du code de la route et s’entraîner à conduire dès 9 ans, c’est ce que propose le centre de formation Évolution Conduites à Saint-Brieuc. Selon Chrystel Bec, formatrice, cet apprentissage dès le plus jeune âge permettra de faire de ces futurs automobilistes de bons conducteurs.

Derrière le volant, Ylian ne rigole pas. Le regard fixé sur la route, il tente de respecter les consignes du moniteur : passer les vitesses jusqu’à la cinquième puis, arrivé à 90 km/h, ralentir jusqu’à revenir en troisième. Le conducteur a les mains un peu crispées sur le volant. Rien de plus normal lorsqu’on apprend à conduire une voiture. Sauf qu’Ylian n’a que 9 ans. Le jeune garçon profite du dispositif baby-conduite proposé par Chrystel Bec chez Évolution Conduites, centre de formation à la conduite et à la sécurité routière, qui vient d’ouvrir ses portes rue Saint-Benoît à Saint-Brieuc. « C’est un dispositif assez exceptionnel auquel je réfléchis depuis ma formation en 2002 », explique Chrystel Bec. « L’idée, c’est de travailler sur le continuum éducatif. Ce qu’ils apprennent aujourd’hui en terme de sécurité routière, ils l’auront toujours en tête quand ils viendront passer le code et le permis ».

50 € le module

Avec Ylian, ce samedi-là, deux autres jeunes garçons sont présents pour une session théorique et pratique sur un simulateur de conduite : Éliaz et Renan. Tous trois ont déjà eu des formations à la sécurité routière à l’école. « Ces cours sont souvent faits par leurs enseignants », tient à rappeler Chrystel Bec. « Nous autres, professionnels de l’apprentissage de la conduite, pouvons aller encore plus loin et être plus précis ». Une précision qui a un coût : 50 € pour un module, qui comprend une demi-heure de théorie et une heure de pratique en simulateur. Pour que les bases soient bien intégrées par les enfants, la formatrice assure que deux modules sont nécessaires, soit un total de 100 €. Un dispositif pas à la portée de toutes les bourses même si, passé les deux premiers modules, les tarifs sont dégressifs. Mais Chrystel Bec l’assure : « Pour faire de ces jeunes de futurs bons conducteurs, c’est à cet âge-là qu’il faut commencer ».

Ils pourront dire à leurs parents quand leur conduite ne va pas !

Ce samedi, pour la partie théorique, la formatrice explique les différents panneaux de signalisation aux trois garçons. Loin des traditionnels cours de code, Chrystel Bec joue la carte de l’interaction à travers une série de questions-réponses. Et le résultat est parfois inattendu. Alors qu’elle explique que les conducteurs ne remarquent pas toujours les piétons prêts à s’engager, d’où l’importance des panneaux de signalisation, Renan rétorque : « Ça serait bien que les piétons aient des longs bras. S’ils les levaient, les conducteurs les verraient mieux ! ».

Mieux que dans les jeux vidéo

Au bout d’une demi-heure, il est temps de s’attaquer au simulateur. « De toute façon, c’est difficile de les tenir sur une chaise plus longtemps », reconnaît Chrystel Bec. Installés, casque sur les oreilles, les trois garçons se lancent dans la conduite. Ylian, qui n’en est pas à sa première leçon, ressemble presque à un conducteur aguerri. Vérifier le point mort, faire tourner le moteur, desserrer le frein à main, accélérer, changer les vitesses… Tout semble naturel.

Éliaz et Renan, eux, doivent d’abord apprendre à maîtriser les pédales, la boîte de vitesse. En quelques minutes, les tâtonnements laissent place à une certaine maîtrise. L’heure de rouler en virtuel n’est plus loin. « C’est quand même mieux que de commencer à découvrir la conduite en écrasant des gens comme dans certains jeux vidéo », s’amuse Chrystel Bec. « Et puis une fois de retour dans la voiture avec leurs parents, ils pourront leur dire quand leur conduite ne va pas ! ».

Julien Molla

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